martedì 20 novembre 2012

L'ideale

Non sapranno mai, queste bellezze da vignette,
questi prodotti avariati, nati da un secolo cialtrone,
questi piedi da stivaletti, queste dita da nacchere,
soddisfare un cuore come il mio.

Lascio a Gavarni, poeta di clorosi, il suo gregge
mormorante di bellezze da ospedale: non posso
trovare fra queste pallide rose, un fiore che
assomigli al mio rosso ideale.

Quel che ci vuole per questo cuore profondo come
un abisso sei tu, Lady Macbeth, anima forte
nel delitto, sogno eschileo schiusosi in climi iperborei;

o sei tu, grande Notte, nata da Michelangelo, che
torci quietamente, in una strana posa, le tue forme
fatte per la bocca dei Titani.

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Ce ne seront jamais ces beautés de vignettes,
Produits avariés, nés d’un siècle vaurien,
Ces pieds à brodequins, ces doigts à castagnettes,
Qui sauront satisfaire un coeur comme le mien.

Je laisse à Gavarni, poète des chloroses,
Son troupeau gazouillant de beautés d’hôpital,
Car je ne puis trouver parmi ces pâles roses
Une fleur qui ressemble à mon rouge idéal.

Ce qu’il faut à ce coeur profond comme un abîme,
C’est vous, Lady Macbeth, âme puissante au crime,
Rêve d’Eschyle éclos au climat des autans;

Ou bien toi, grande Nuit, fille de Michel-Ange,
Qui tors paisiblement dans une pose étrange
Tes appas façonnés aux bouches des Titans.


(Charles Baudelaire)

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