lunedì 19 maggio 2014

Sono andato al di là e ho scoperto dei tesori

Avrei potuto amarti in un modo più piacevole per te. Infatuarmi della tua superficie e restar là. É quello che tu hai voluto a lungo. Ebbene no. Io sono andato al fondo. Non ho ammirato quello che tu mostravi, che tutti potevano vedere, che stupiva il pubblico. Sono andato al di là e ho scoperto dei tesori. Un uomo che tu avessi sedotto e dominato non si godrebbe come me il tuo cuore in ogni suo recesso. Quello che provo per te non è un frutto d’estate dalla buccia liscia, che cade dal ramo al minimo soffio e sparge sull’erba il suo succo vermiglio. Ha a che fare con il tronco, con la scorza dura come una noce di cocco, o guarnita di spine come i fichi d’India. Fa male alle dita, ma contiene del latte.

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J'aurais pu t'aimer d'une façon plus agréable pour toi. Me prendre à ta surface et y rester. C'est longtemps ce que tu as voulu. Eh bien non. J'ai été au fond. Je n'ai pas tant admiré ce que tu montrais, ce que tout le monde pouvait voir, ce qui ébahissait le public. J'ai été au-delà et j'y ai découvert des trésors. Un homme que tu aurais séduit et dominé ne savourerait pas comme moi ton coeur aimant jusqu'en ses plus petits angles. Ce que je sens pour toi n'est pas un fruit d'été, à peau lisse, qui tombe de la branche au moindre souffle et épate sur l'herbe son jus vermeil. Il tient au tronc, à l'écorce dure comme un coco, ou garnie de piquants comme les figues de Barbarie. Cela vous blesse les doigts, mais contient du lait.


(Gustave Flaubert; lettera a Luoise Colet)

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